Virginie Rozière (S&D). – Madame la Présidente, elles passent deux fois plus de temps que les hommes à s’occuper des tâches ménagères et à prendre soin des enfants, leur rémunération est toujours inférieure à celle des hommes, leurs droits sont régulièrement remis en cause et un tiers d’entre elles ont déjà subi des violences sexuelles et physiques.Voilà ce qu’est aujourd’hui la situation des femmes dans l’Union européenne.

Avortement, PMA pour tous les couples, éducation sexuelle, réforme du congé maternité constituent autant de solutions avancées pour lutter contre les inégalités et les préjugés! En cela, le texte de Maria Noichl est un texte progressiste. Un peu trop progressiste pour certains, peut-être, puisque une résolution alternative est déposée par le groupe PPE et que cette résolution revient sur des avancées fondamentales pour les femmes: aucune référence à l’égalité des genres, aucun engagement budgétaire, aucune référence à l’avortement. Bref, voilà autant de reculs pour les femmes, même sur une des questions les mieux identifiées: l’emploi des femmes et leurs conditions de travail.

Les conservateurs qui refusent aux femmes la pleine maîtrise de leurs droits sexuels et reproductifs, manœuvrent et désinforment. Ils prennent le prétexte de la PMA et de l’avortement pour justifier leur refus d’améliorer la condition des femmes et leur intégration dans le monde professionnel.

Alors qu’elles sont de plus en plus présentes sur le marché du travail, les inégalités restent nombreuses: le salaire est inférieur à celui des hommes, les emplois sont moins qualifiés, les femmes ont moins de responsabilités et plus de temps partiel subi. À cela, il convient d’ajouter que le chômage des femmes reste plus élevé que celui des hommes, en particulier quand elles ont des enfants à charge. Même en couple, l’accès au travail reste le meilleur rempart face à la pauvreté. Enfin, les femmes dans le monde du travail connaissent plus souvent la déqualification que les hommes car, même avec un diplôme élevé, elles sont nombreuses à occuper un emploi qui ne correspond pas à leur formation.

C’est pour cela qu’une stratégie de l’Union européenne en matière d’égalité est nécessaire et c’est pour cela qu’il est souhaitable et heureux que ce rapport propose l’instauration de formes de travail plus flexibles, afin que les hommes et les femmes parviennent à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.

Après le vote du rapport de Marc Tarabella, souhaitons que ce rapport marque un pas de plus de l’Union européenne en faveur des droits des femmes.