Edouard Martin (S&D). – Madame la Présidente, la stratégie énergétique globale déclinée dans le rapport Saudargas va plutôt dans le bon sens. En effet, ce dernier reprend les objectifs du rapport Delvaux, qui prône trois orientations contraignantes: réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre, atteindre 30 % d’énergies renouvelables et obtenir 40 % de gain d’efficacité. Ces objectifs sont plus ambitieux que ceux retenus par le Conseil et on ne peut que s’en féliciter.
Néanmoins, quelques points posent problème, notamment l’exploitation du gaz de schiste et, plus largement, les combustibles fossiles non conventionnels. Il n’est pas suffisant de souligner – et seulement souligner – que l’extraction de ces combustibles n’est pas très propre. C’est pourquoi nous sommes nombreux à estimer que l’utilisation de la fracturation hydraulique – une technologie mal maîtrisée en Europe – induit des risques et des effets néfastes pour le climat, l’environnement et la santé publique.
Sur le plan économique, les retombées seront très en-deçà de celles attendues ou promises par certains experts. Les coûts d’exploitation sont beaucoup plus élevés qu’aux États-Unis et les stocks de gaz sont aussi moins importants. D’ailleurs, les entreprises pétrolières américaines elles-mêmes font machine arrière en arrêtant les forages en Pologne et en Hongrie. Même l’impact sur l’emploi est limité puisque les experts estiment que le nombre total des travailleurs dans ce secteur a connu une augmentation située entre 0,1 et 0,2 %.
Nous invitons donc les États membres à ne pas s’obstiner dans ce qui pourrait être une faute majeure à l’encontre de la planète et des jeunes générations. Il faut arrêter les activités d’exploration et d’extraction de combustibles non conventionnels. Nous avons les moyens, à condition de le vouloir, de soutenir les politiques énergétiques favorables à l’emploi et à la préservation de la planète.