Le Parlement européen s’est prononcé, aujourd’hui, sur la situation en Hongrie, après avoir entendu les explications de M. Orbán lors de la dernière session plénière à Strasbourg.

Adoptée par 362 voix contre 247 et 88 abstentions, cette résolution tire donc à nouveau la sonnette d’alarme sur la situation de l’État de droit et des droits fondamentaux en Hongrie. Mais, outre le cas spécifique de la Hongrie, elle concerne l’ensemble de l’UE : des instruments adéquats doivent exister pour prévenir certaines dérives et suivre le respect de l’État de droit et des droits fondamentaux dans tous les États membres.

À l’issue du vote, il semblerait que les provocations successives de M. Orbán n’aient toujours pas généré au sein de la droite européenne un haut le cœur suffisamment affirmé ! Si certains semblent progressivement quitter le camp de ses « supporters » indéfectibles, la droite européenne, dans son ensemble, persiste et signe pour soutenir M. Orbán.

« En continuant à protéger V. Orbán à contre sens de l’histoire et de la morale, une grande partie de la droite flirte de plus en plus dangereusement avec les populistes et les nationalistes » a réagi Sylvie Guillaume, vice-présidente du Parlement européen.

« Il ne s’agit pas, ici, de joute politique ou de politique partisane, mais bel et bien de la défense d’un socle commun de valeurs européennes sur lesquelles nous ne transigerons pas. Plus largement, ce débat pose la question des mécanismes dont dispose l’UE pour s’assurer du respect de l’État de droit, de la démocratie et des droits fondamentaux dans tous les États membres. Il en va de la crédibilité du projet européen et de la défense des intérêts de tous les citoyens de l’UE » conclut l’eurodéputée.

 

Contexte :

La réintroduction de la peine de mort, que M. Orbán dit vouloir étudier, va à l’encontre des valeurs fondamentales de l’Union européenne. Elle est strictement interdite par l’article 2 de la Charte des droits fondamentaux. Si M. Orbán venait à mettre sa menace de réintroduire la peine de mort à exécution, nous appellerions la Commission européenne à lancer une procédure préventive, mécanisme pouvant déboucher sur l’activation de l’article 7 du Traité sur l’UE, qui prévoit notamment la suspension des droits de vote au Conseil.

Sur l’immigration, si les consultations publiques constituent bien évidemment un processus important d’une société démocratique, les questions ici directives ne font que nourrir l’intolérance et les préjugés envers les migrants et exploiter les peurs et les fantasmes. Cette consultation ne pourra en aucun cas fournir des éléments objectifs et solides pour l’élaboration de politiques migratoires rationnelles et efficaces. Nous demandons dès lors au gouvernement hongrois d’interrompre immédiatement ce processus de consultation.