Le Parlement européen s’est exprimé aujourd’hui sur l’architecture de la nouvelle politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne pour la période 2014-2020. Quatre textes législatifs ont été votés, ouvrant ainsi la voie aux négociations avec les Etats membres.
« Notre objectif est clair : nous voulons une PAC modernisée qui réponde à deux enjeux majeurs, la préservation de l’environnement et la sécurité alimentaire, tout en respectant un principe intangible : l’équité», explique Eric Andrieu, membre de la commission de l’agriculture.
« S’il fallait insister sur trois avancées, je retiendrai d’abord celle visant une meilleure distribution des aides de la PAC. Nous avons porté avec Stéphane Le Foll l’idée française de la surprime aux premiers hectares, et nous venons de remporter aujourd’hui cette victoire. Je déplore cependant nous n’ayons pas adopté un plafonnement des aides à 200 000 euros, bien en deçà de celui proposé par la Commission. Nous avons par ailleurs obtenu plus de transparence afin d’identifier les bénéficiaires de la PAC, renforçant ainsi la confiance des contribuables », détaille l’eurodéputé.
« La deuxième avancée, concerne le verdissement de la PAC : nous avons souhaité que les aides de la PAC participent à un développement plus durable de l’agriculture européenne permettant de combiner performances économique, environnementale et sociale. C’est pourquoi nous avons défendu le verdissement d’une partie des aides de la PAC, afin d’assurer une transition écologique de l’agriculture et de l’aider dans ses mutations pour produire beaucoup mais mieux, ce qui suppose un changement des modèles de production », précise Eric Andrieu.
« Enfin, face aux tenants de l’ultra-libéralisme, nous avons su convaincre sur la nécessité de disposer d’instruments de régulation de la production et des marchés agricoles. Notre sécurité alimentaire en dépend, et l’avenir de l’agriculture aussi : sans un minimum de stabilité les agriculteurs et toute la filière agroalimentaire ne peuvent se développer et investir. Nous refusons la libéralisation continue de la PAC et préconisons de rétablir des outils publics de gestion des marchés, souples et efficaces et des outils pour faciliter l’organisation des filières par un renforcement des approches collectives : groupements de producteurs et interprofessions. Pour illustrer cette approche nous avons refusé la libéralisation du secteur du vin par l’obtention du maintien des droits de plantation », conclut l’élu du sud-ouest.
« Je tiens à rendre un hommage appuyé à Stéphane Le Foll : dès 2009, il s’est attelé à la réforme de la PAC, en menant un travail pédagogique de fond. Les rapports Lyon et Dess ont permis de souder le groupe S&D sur ce sujet et d’influencer la nouvelle PAC. Maintenant, les négociations commencent vraiment avec le Conseil et la Commission » conclut Catherine Trautmann, Présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.