Après un parcours semé d’embûches, le Parlement européen a définitivement adopté la directive « travailleurs des plateformes ».

« Cette directive va permettre de protéger et de donner des droits sociaux à des millions de travailleurs exploités par les plateformes du numérique. De lutter contre la précarité, contre l’ubérisation de notre économie qui s’étend toujours plus » se félicite Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique en charge de l’emploi et des affaires sociales.

En entérinant la présomption de salariat et en introduisant des règles inédites sur la gestion des algorithmes, cette législation fait de l’Europe un pionnier mondial du droit du travail à l’ère numérique.

La délégation de la gauche sociale et écologique tient à féliciter chaleureusement la négociatrice de ce texte pour le Parlement européen, notre camarade S&D Elisabetta Gualmini, pour son travail et sa persévérance, malgré le lobbying agressif des grandes entreprises du numérique. Nous remercions également le Commissaire S&D Nicolas Schmit d’avoir mis sur la table cette proposition législative ambitieuse pour améliorer les conditions de travail des travailleurs des plateformes et lutter contre le faux travail indépendant. Sans lui, cette victoire n’aurait pas été possible.

Pour Aurore Lalucq « C’est une immense avancée sociale, fruit des efforts incessants des sociaux-démocrates. Pour les droits des travailleurs des plateformes. Contre Uber et ses lobbyistes. Contre Emmanuel Macron, premier et dernier opposant à ce texte qui, une fois encore, sur un dossier européen a été du mauvais côté de l’histoire. C’est une défaite cuisante pour cet adversaire de l’Europe sociale, qui démontre à quel point c’est un piètre Européen ».

Désormais nous allons pouvoir combattre plus efficacement le faux travail indépendant et ainsi mettre un terme à l’extension de l’exploitation. C’est le retour à la norme : il y a 20 ans, le recrutement des livreurs se faisait sur une base évidente, celle du contrat de travail et tous les droits qui y sont attachés. Les chauffeurs Uber et livreurs Deliveroo sont clairement subordonnés et leur indépendance est parfaitement fictive, comme l’ont rappelé de nombreuses décisions de justice.

« Ce vote démontre une chose : l’Europe est un outil puissant qui peut donner des droits aux travailleurs et renforcer notre modèle social quand il y a une véritable volonté politique » conclut Aurore Lalucq.