Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, Albert Einstein disait: « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». En écoutant nos débats, il y a de quoi se poser des questions!

Alors qu’il aurait fallu mettre en place un dispositif effectif de sauvetage en mer, c’est un renforcement a minima des opérations Triton et Poseidon qui est décidé. Le nouveau budget alloué correspond à celui de Mare Nostrum, mais peut-on vraiment parler d’une opération européenne de sauvetage quand douze États membres refusent d’y participer? Alors qu’il aurait fallu créer ou renforcer des voies légales, c’est un projet pilote volontaire de réinstallation qui voit le jour, sans proposition concrète sur le nombre de places offertes.

Les conclusions ne disent pas un mot sur les admissions à titre humanitaire, les visas ou bien encore le regroupement familial. Je rappelle que ce n’est pas parce qu’il y a des filières de trafiquants qu’il y a des réfugiés, mais parce des personnes déplacées ne parviennent pas à accéder à un lieu sûr qu’il y a des filières de passeurs.

Il aurait fallu un mécanisme de solidarité intraeuropéenne, le résultat est quasiment inexistant. La perspective annoncée de l’arrivée d’un demi-million de personnes sur les côtes européennes au cours de l’année 2015 aurait pu inciter les États à aborder la question de la directive sur la protection temporaire ou de l’article 78, paragraphe 3, du traité. La déclaration du Conseil européen n’en dit pas un mot!

L’Europe, sans distinction, est en ligne de mire, mais les responsabilités devraient être dûment assumées, car il est impossible d’agir si des États frileux ne se donnent pas les moyens d’agir et d’agir ensemble.