Du 9 juin au 9 juillet 2006, 12 villes allemandes accueilleront la Coupe du monde de football. L’industrie du sexe s’est d’ores et déjà préparée à l’afflux de touristes sportifs/sexuels qui participeront à la manifestation sportive. La Délégation socialiste française s’oppose fermement à la prostitution forcée de milliers de femmes.

« Le coup d’envoi de la Coupe du monde de football a été donné. Il s’agit d’un évènement festif dans l’esprit de la majorité mais au-delà de l’évènement sportif, la coupe du monde nous interpelle, car, à quelques pas seulement du stade un gigantesque bordel attire de très nombreux hommes« , a déclaré, scandalisée, la députée socialiste française Martine Roure, en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg.

L’eurodéputé socialiste française Bernadette Vergnaud, membre de la commission parlementaire des droits de la femme et de l’égalité des genres, dénonce également ce « palais du plaisir » qui a été construit à côté de l’Olympia Stadion de Berlin, en prévision de l’afflux de touristes sportifs/sexuels. « Il est choquant d’apprendre que quelque 40 000 femmes ont été importées d’Europe centrale et de l’Est vers l’Allemagne pour satisfaire ces touristes sexuellement. L’industrie du sexe allemande a même érigé un gigantesque complexe prostitutionnel pouvant accueillir 650 clients dans des cabines de prestations« , s’exclame la députée.

« De nombreuses femmes sont nécessairement présentes contre leur gré. Elles quittent leur pays sous des prétextes fallacieux et elles espèrent une vie meilleure« , poursuit Martine Roure, par ailleurs coordinatrice de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures au Parlement européen.

« En 20 ans, le nombre de prostituées recensées en Europe a été multiplié par 10, et 90% d’entre elles subissent des violences de leurs souteneurs et de leurs clients. L’Europe élargie, réunifiée, terre de liberté, terre des droits de l’homme, a le devoir de mettre fin à ce mépris total des femmes, ajoute Marie-Line Reynaud, également membre de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres.

« Il apparaît plus que nécessaire et urgent aujourd’hui d’impulser des politiques volontaristes de protection des droits de la femme par les Etats membres« , termine Bernadette Vergnaud.

Strasbourg, le 12 juin 2006