Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution exigeant du Conseil qu’il aboutisse enfin sur le « reporting comptable public pays par pays ».

De quoi s’agit-il ? C’est tout simplement là un outil indispensable contre la fraude et l’évasion fiscales. En effet, si chacun peut connaître, pays par pays, les principales informations fiscales des multinationales – nature de l’activité, nombre d’employés, chiffre d’affaires, profits avant impôts, total des impôts dus, impôt sur les sociétés acquittées, etc. – tout le monde pourra vérifier qu’il n’y a pas un tour de passe-passe qui se joue derrière des drôles de formules comme « sandwich néerlandais » ou « double irlandais »… manipulation visant à « éviter » l’impôt selon l’euphémisme couramment utilisé…

Pour Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique membre de la commission ECON, la question est simple : « Cela fait deux ans que le Conseil bloque la mise en œuvre effective de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Alors même que nous savons très exactement ce qu’il faut faire. Alors même que cela a été acté et voté au Parlement européen. C’est inacceptable, incompréhensible. Les États doivent une explication aux citoyens ».

Aurore Lalucq défend une remise à plat des systèmes fiscaux européens, à bout de souffle et au cœur des inégalités sociales dans les pays et entre pays. Elle défend un système fiscal qui assure la redistribution et le financement des services publics, favorise le travail et l’initiative plutôt que le capital et la rente, qui soutient méthodiquement la transition écologique.

« La fraude fiscale prive l’Europe de presque 1 000 milliards d’euros par an. Un chiffre tellement énorme qu’il nous parle à peine. Un chiffre qui pourrait financer la transition écologique et sociale d’une Europe qui étouffe dans un modèle économique obsolète. L’adoption en urgence du reporting comptable public pays par pays est une réponse concrète, immédiate, faisable », ajoute l’eurodéputée. « Seuls les Etats bloquent la progression vers la transparence fiscale, et, partant vers la justice fiscale, sociale, environnementale en Europe ! », conclut Aurore Lalucq.