Le Parlement européen a adopté aujourd’hui sa position sur le règlement instituant une Plateforme européenne pour les technologies stratégiques.
Ce règlement, en théorie, vise à contrer l’IRA américaine. Son but déclaré ? Canaliser et intensifier les fonds de l’UE pour stimuler la production européenne de technologies essentielles pour la transition verte et numérique et combler les lacunes en matière de main-d’œuvre et de compétences en Europe.
Nora Mebarek, co-présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique en charge des questions industrielles, déclare avec force : « Soyons clairs : ce règlement manque d’ambition, en particulier sur le plan financier. Proclamer haut et fort un objectif d’autonomie stratégique, c’est bien. Agir concrètement en se dotant de moyens à la hauteur des enjeux, c’est important pour l’indépendance et la sécurité de l’UE. Le fonds de souveraineté, tant attendu et essentiel, est pour l’heure réduit à une simple réécriture budgétaire ».
« Malgré ces critiques, avoir ce règlement vaut mieux que rien. Nous l’avons donc soutenu, le voyant comme un pas initial, bien qu’imparfait, vers un authentique fonds européen de souveraineté. Il est crucial de l’entériner pour maintenir l’élan vers l’autonomie industrielle européenne dans les domaines essentiels du numérique et des technologies propres » ajoute l’eurodéputée.
« Cette nouvelle démonstration du « trop peu, trop tard » illustre une fois de plus que, sans un budget communautaire robuste, nous sommes condamnés à faire du saupoudrage. D’autres États investissent lourdement, tandis que nous affaiblissons nos outils budgétaires fondamentaux. Si l’Union européenne ne veut pas être reléguée au second plan sur la scène internationale, des nouvelles ressources propres pour le prochain Cadre Financier Pluriannuel sont essentielles » conclut Nora Mebarek.