Quatre mois après l’adoption du rapport et des recommandations de la commission d’enquête PEGA pour lutter contre l’utilisation abusive de logiciels espions en Europe, le Parlement européen a tenu aujourd’hui un débat en plénière sur le sujet avec le Conseil et la Commission.
Pourquoi ? C’est simple : depuis la conclusion de nos travaux, rien n’a bougé, ni à la Commission européenne, ni au sein des États membres. Pire : selon le rapport « Predator Files » publié début octobre par le réseau European Investigative Collaborations (EIC), plus de 50 personnalités et institutions ont été la cible d’attaques par des logiciels espions, notamment Predator, dont la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Ces révélations démontrent à nouveau l’ampleur du problème et la difficulté de l’UE à empêcher le déploiement de ces produits de surveillance de plus en plus intrusifs en Europe.
« Ce débat a été pour nous l’occasion de répéter inlassablement l’urgence à agir. Les logiciels espions sont une menace pour la démocratie et l’État de droit en Europe. Dans un contexte où les conflits sont plus nombreux et plus intenses, où les ingérences étrangères se multiplient, et alors que les démocraties sont attaquées, une nouvelle législation européenne est indispensable, vitale » précise Sylvie Guillaume, eurodéputée socialiste, qui a participé aux travaux de la commission d’enquête.
« Nos propositions pour mettre fin à la prolifération incontrôlée des logiciels espions sont sur la table depuis le mois de juin. La Commission européenne ainsi que les États membres doivent veiller à ce que nos recommandations se traduisent par des mesures concrètes, afin de protéger nos démocraties et les citoyens européens. » conclut Sylvie Guillaume.