L’Union européenne est engagée dans une stratégie de long terme afin d’atteindre zéro mort sur les routes européennes d’ici à 2050 (« Vision Zéro »). Si les routes européennes sont les plus sûres du monde, encore près de 20 000 personnes décèdent chaque année suite à un accident. Face à ce constat, la complaisance n’est pas une option : la sécurité routière exige des actes forts.
C’est dans ce contexte que le Parlement européen examine depuis plusieurs mois la réforme de la Directive européenne sur le permis de conduire, dont la première mouture date de 2006. Ce texte sera voté aujourd’hui mercredi 28 février en séance plénière.
La principale disposition de ce texte consiste à rendre obligatoire une visite médicale pour contrôler les capacités, notamment visuelles, pour l’obtention du permis de conduire, ainsi qu’une visite périodique tous les 15 ans. Si une telle obligation existe dans de nombreux États membres de l’UE (Portugal, Belgique, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Italie, Pays-Bas, Espagne, Grèce, République Tchèque, Danemark, Finlande) ce n’est pas le cas actuellement en France, où les automobilistes sont simplement tenus d’autoévaluer leurs capacités physiques à conduire.
Nora Mebarek, co-Présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique en charge des questions de transports : « Nous assumons pleinement l’objectif de ce texte : diminuer de manière significative le nombre des victimes de la route. La perspective de devoir passer une visite médicale tous les 15 ans n’enchante personne, mais comment peut-on dire à des personnes frappées dans leur chair – qui quand elles survivent à de graves accidents peuvent garder un handicap à vie et donc voir régulièrement un médecin – qu’un contrôle de la vue tous les 15 ans est un effort surhumain ? ».
« Les visites médicales sont déjà une obligation pour travailler ou faire du sport, mais pas pour conduire. C’est une anomalie quand on voit les risques encourus. Le contrôle des capacités physiques des automobilistes est une nécessité, comme l’est le contrôle technique des véhicules » ajoute l’eurodéputée.
« Il s’agit néanmoins de ne pas créer des normes superflues : nous sommes très attentifs à ne pas générer des contraintes injustifiées. Oui aux mesures qui sont nécessaires pour sauver des vies, comme les visites médicales ou encore la tolérance zéro pour l’alcool au volant dans le cas des jeunes conducteurs, mais non à celles qui compliqueraient inutilement la vie des usagers de la route » conclut Nora Mebarek.