Vendredi 16 février cinq ouvriers sont morts sur un chantier de construction d’un supermarché à Florence, en Italie. Cinq morts au travail de plus, cinq morts de trop en Europe.

Le Parlement européen traitera du sujet majeur de la prévention des morts au travail, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, à l’occasion d’un débat en séance plénière ce mercredi 28 février.

Pour la délégation de la gauche sociale et écologique, il faut en finir avec cette hécatombe.

« Le travail tue. Rien qu’en France, deux personnes meurent chaque jour dans un accident du travail, et ce sans compter d’autres décès liés au travail tels que les maladies professionnelles et les suicides » alerte Nora Mebarek, co-Présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique. « Le BTP est particulièrement frappé, mais pas seulement. Dans les travaux agricoles, chez les marins-pêcheurs, dans le transport routier, les drames sont là aussi trop nombreux. Et le développement du travail de plateforme expose encore davantage de travailleurs à des risques mortels, comme les accidents de circulation pour les livreurs à vélo ».

« Ces accidents peuvent être évités. L’Europe peut et doit agir, car le phénomène touche en premier lieu la main d’œuvre transfrontalière. La réponse tient en trois mots : droit du travail. Nous devons sortir d’un système d’impunité et d’irresponsabilité totale. Les droits des travailleurs des plateformes doivent enfin être reconnus – et contrôlés – avec la Directive portée par le Commissaire Nicolas Schmit. Le nombre d’inspections du travail a diminué de plus de 20% depuis 2010 à l’échelle de l’UE, dans certains pays c’est plus de 50 % : cet abandon progressif de l’inspection du travail par les pays européens doit cesser.  La gravité de la situation l’impose. Les moyens des organismes chargés de l’inspection du travail dans l’UE doivent être renforcés drastiquement. Les missions de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail doivent être élargies. Les sanctions prévues en cas de manquements et de négligence doivent être pleinement mises en œuvre. C’est par une telle stratégie, ambitieuse et coordonnée, que nous parviendrons à endiguer le fléau de la mort au travail » conclut Nora Mebarek.