Le Parlement européen se prononcera ce soir sur la communication publiée par la Commission européenne en octobre 2011, « Accroître l’impact de la politique de développement de l’Union européenne : un programme pour le changement ».
« Depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2000, la situation économique de nombreux pays a changé », explique Patrice Tirolien ; « par exemple, des pays qui étaient hier encore considérés comme étant en développement sont devenus des puissances émergentes fournissant elles-mêmes de l’aide au développement ». « Mais, insiste l’eurodéputé, si la globalisation tend à réduire les inégalités entre les Etats, elle accroît les inégalités à l’intérieur des Etats, ce dont nous devons tenir compte ».
« La façon dont la Commission entend réformer sa politique de développement ne convient pas en l’état au Parlement européen. Par exemple, les nouveaux critères d’allocation de l’aide sont très discutables : la Commission propose une application purement comptable du PIB/habitant. Le rapport Goerens demande 4 autres indicateurs plus à même de mesurer les inégalités et le niveau de vie réel d’une population : IDH, indice national de pauvreté, indice national d’inégalité, coefficient de Gini. Autre exemple : pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’aide, la Commission propose de la concentrer sur 6 priorités. Ce faisant, la Commission semble mettre au second plan le dialogue politique avec les futurs bénéficiaires de son aide, alors même que l’appropriation et le dialogue politique rendent l’aide efficace », précise l’élu.
« Enfin, cette communication de la Commission ne contient toujours pas de propositions visant à coordonner la politique d’aide au développement et les autres politiques de l’Union européenne qui impactent les Etats en voie de développement. C’est une demande de « bonne gouvernance » que nous portons depuis plusieurs années. L’immobilisme sur ce point est une erreur », conclut Patrice Tirolien.