La Commission européenne a enfin adopté hier un ensemble de mesures pour défendre la démocratie. Pour rappel, ces mesures avaient été annoncées par Ursula von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union européenne en septembre 2022, et devaient initialement être présentées en juin 2023.

Le texte phare est une proposition législative qui imposera la transparence en demandant à toute entité participant au débat public européen de déclarer les sommes reçues de gouvernements ou d’acteurs publics de pays tiers à des fins de représentations d’intérêts. Deux recommandations, non législatives, visent à promouvoir des élections libres, régulières et résilientes ainsi que la participation des citoyens et des organisations de la société civile à l’élaboration des politiques.

« Nos principes, nos intérêts vitaux, les fondements de nos démocraties sont attaqués par des régimes autoritaires qui trouvent, au cœur même de nos cités, des relais nombreux. Pendant trop longtemps, les dirigeants européens ont fait preuve d’une naïveté et d’une cécité coupables quant à ces attaques. C’est pour mettre fin à cette indolence que nous avons initié, au premier jour de notre mandat, la création d’une commission spéciale sur les ingérences étrangères dans nos démocraties » rappelle Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique, président de cette commission spéciale.

« Les propositions de la Commission européenne vont dans la bonne direction pour enfin faire face à la guerre hybride qui a été déclenchée contre l’Union européenne par la Russie, la Chine, et le Qatar notamment » ajoute l’eurodéputé.

« Nous devrons absolument renforcer ces mesures pour empêcher les acteurs étrangers, étatiques ou paraétatique de semer le chaos en polarisant le débat public : la transparence sur les financements étrangers des partis, fondations, représentants d’intérêts – y compris les ONG – est à ce titre indispensable. Nous n’avons plus le droit d’être naïfs. Nos droits, notre sécurité, notre souveraineté sont en jeu. » insiste Raphaël Glucksmann.

« Mais nous devrons aller plus loin : il faudra doter nos institutions de ressources adéquates et suffisantes pour repérer, analyser et documenter les opérations de manipulation de l’information, les ingérences et les cyberattaques, sanctionner plus durement les commanditaires de ces opérations, imposer aux plateformes en ligne la transparence des algorithmes, lutter contre les deepfakes et les faux comptes » détaille l’eurodéputé.

« Enfin, parce que la qualité de l’information est indispensable au bon fonctionnement de nos démocraties, nous avons également besoin de soutenir le journalisme indépendant et les vérificateurs de faits, de développer l’éducation aux médias et au numérique » conclut Raphaël Glucksmann.