Au nom de la délégation socialiste française au Parlement européen, Catherine Trautmann est intervenue dans le débat concluant les six mois de présidence suédoise. Tout en soulignant le contexte historique de cette présidence (Traité de Lisbonne, premier Président du Conseil européen, nomination de la Haute Représentante pour les Affaires étrangères, Copenhague, nouvelle Commission, Paquet Telecoms), elle est revenue sur les deux principales insuffisances des 6 derniers mois et les enjeux à venir :

« Premièrement, la réaction européenne face aux marchés financiers : avec la crise financière, transformée depuis en crise économique et sociale, les promesses d’une « finance mise au pas » ont fait flores, avec le constat unanime que l’action devait être menée au niveau européen et international. Le Parlement européen a toujours été à la pointe de ce combat, et nous constatons aujourd’hui que le décalage entre les propositions du groupe de sages de Jacques de Larosière et les conclusions du Conseil ne permet pas d’envisager des marchés financiers plus solides. Le Parlement européen veillera à rééquilibrer les propositions ».

« Deuxième déception, le non respect de nos engagements financiers vis-à-vis des pays du Sud en matière de lutte contre le changement climatique : l’Europe tient de grands discours, mais le Conseil ne parvient qu’à engager 7,2 milliards d’euros sur trois ans. C’est une première avancée, certes, mais elle est largement sous-proportionnée, d’autant plus que cette enveloppe provient pour partie du redéploiement de programmes anciens, parfois d’engagements déjà effectués ».

La Présidente de la délégation socialiste française a achevé son intervention en se félicitant que les conclusions du Conseil envisagent « un prélèvement mondial sur les transactions financières » en rappelant que « les socialistes appellent de leurs vœux ce prélèvement depuis plus de dix ans. Au moment où sont lancées les réflexions sur une nouvelle stratégie de croissance et les moyens d’affronter le changement climatique, nous devons explorer de nouvelles ressources financières au service de l’emploi, de la solidarité intra- et extra-européenne. Le Conseil doit travailler à doter l’Union de véritables ressources propres ».