Avec une forte majorité, la délégation socialiste française au Parlement européen a voté aujourd’hui la modification simplifiée du Traité afin de mettre en place un mécanisme de stabilité pour les Etats membres dont la monnaie est l’euro.

 

« Cette modification du traité est une révision de convenance qui ne permettra pas de résoudre l’absence de réponse crédible à la crise économique et sociale actuelle, mais il est essentiel que le Parlement européen puisse intervenir sur la conditionnalité de ce mécanisme, explique Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales. « La bataille pour l’investissement et l’emploi devra être menée dans le paquet gouvernance économique», ajoute l’eurodéputée.

 

« Ces textes qui vont nous être soumis condamnent les politiques progressistes que nous souhaitons mettre en œuvre. Salaires transformés en variable d’ajustement, inscription de l’équilibre budgétaire dans les Constitutions, désindexation des salaires sur les prix, retraite à soixante-sept ans, sanctions automatiques… toutes ces propositions sont pour nous inacceptables ! », insiste Liêm Hoang-Ngoc, membre de la commission des affaires économiques.

 

« Avec nos camarades socialistes européens, nous travaillons à une autre gouvernance économique, car nous avons toujours milité en faveur d’un gouvernement économique de l’Union et de la zone euro. Mais c’est le contenu de la gouvernance proposée par les gouvernements conservateurs, la Commission Barroso et les parlementaires libéraux et conservateurs que nous rejetons », souligne Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.

 

« Nous avons besoin d’outils pour favoriser la reprise de la croissance et de l’activité », détaille pour sa part Estelle Grelier, membre de la commission sur les perspectives financières et les défis politiques de l’Union européenne. « C’est pour cette raison que nous militons pour un accroissement des ressources budgétaires et des ressources propres. Ainsi, nous pourrions par exemple utiliser les fonds structurels pour faire converger vers le haut les pays déficitaires. C’est avec des budgets ambitieux et la promotion du modèle social européen que nous pourrons sortir de la crise », conclut l’eurodéputée.