Strasbourg, le 12 décembre 2007

Rapport Castiglione / OMC Vin

En adoptant le rapport Castiglione, les socialistes français se sont prononcés en faveur d’une réforme progressive et nécessaire de l’organisation commune du marché du vin. Au terme de presque deux ans de travail sur le dossier, et grâce à la pression de la présidence portugaise de l’UE pour clore avant la fin de l’année, le Parlement européen a réussi à corriger la copie de la Commission et est arrivé à un résultat équilibré, favorable à la filière vitivinicole.

Pour l’eurodéputé socialiste français Stéphane Le Foll, membre de la commission de l’agriculture, la proposition inadaptée de la Commission européenne est « à la fois malthusienne et libérale« .

« L’arrachage tout azimut de centaines de milliers d’hectares affectera  le potentiel de développement futur du secteur tout en laissant de la place à nos concurrents du nouveau monde. Il suffirait d’améliorer la compétitivité de certains vins d’entrée de gamme sur lesquels l’UE est concurrencé« , préconise Stéphane Le Foll, également membre de la commission de l’agriculture.

L’arrachage peut se justifier pour permettre à certains producteurs en situation sociale difficile de quitter honorablement le secteur, or il doit être contrôlé. Le Parlement a donc voté un certain nombre de garde-fous:

– un taux maximal d’arrachage de 10% des surfaces par zone de production

– l’impossibilité d’arracher en zones de montagnes et à forte déclivité, dans les zones fragiles sur le plan environnemental, dans les zones où il y a des risques d’érosion, etc.

« L’on doit respecter la tradition vitivinicole européenne, la qualité et l’authenticité des vins européens et leur lien avec les terroirs. Ce n’est pas en nous alignant sur les pratiques œnologiques correctives des autres continents que l’on deviendra plus compétitif, mais plutôt en favorisant les investissements commerciaux et en faisant une meilleure promotion de nos produits« , ajoute Bernadette Bourzai, vice-présidente de la commission de l’agriculture.

Les députés européens ont rejeté la « libéralisation automatique » qui risque de conduire à une industrialisation du secteur. Une évaluation de la politique d’arrachage avant de libéraliser les droits à plantation est prévue.

Les socialistes français sont plutôt positifs sur un certain nombre de points clés:

– le Parlement a élargi les mesures éligibles prévues dans les plans nationaux de soutien à la filière;

– le Parlement répond au problème de la difficulté de vente du vin par la nécessité d’aider la promotion des vins à l’extérieur comme à l’intérieur de l’UE et par l’appui aux efforts de structuration de la filière;

– l’enrichissement en sucre reste possible dans les zones traditionnelles, sans pour autant devoir mentionner l’ajout en sucre sur les étiquettes;

– les prestations viniques sont conservées;

– les crédits de l’OCM ne serviront pas à financer le Développement rural;

– les pratiques œnologiques seront décidées par le Conseil;