Après les conclusions du Conseil européen de cette nuit, la Délégation socialiste française au Parlement européen considère que les européens ont pris des mesures qui s’imposaient. Dans son intervention, Catherine Trautmann a exprimé les motifs de soulagement : « L’accord de cette nuit a le mérite d’exister car nous pouvions craindre un nouvel échec, l’effort européen en faveur de la Grèce est accru, la recapitalisation des banques est initiée et le fonds de sauvetage est renforcé », a relevé la présidente de la délégation socialiste française.
Mais force est de constater que la droite européenne souhaite mettre en œuvre le « pacte euro plus » qui vise à repousser l’âge de départ à la retraite à 67 ans, flexibiliser le marché de l’emploi en remettant en cause le droit du travail et enfin permettre à la Commission européenne de passer outre la délibération démocratique des parlements nationaux en amendant directement les textes budgétaires préparés par les Etats membres.
« Le Président de la République française a capitulé face à la stratégie voulue par la chancelière allemande», estime Liêm Hoang-Ngoc.
« Les conclusions du sommet de l’eurogroupe font aveuglément l’apologie de politiques d’austérité qui sont en passe de faire plonger l’Europe dans la récession. L’invitation faite aux Etats Membres d’inscrire dans le droit national « au niveau constitutionnel ou équivalent » les règles du pacte de Stabilité et de Croissance renforcé, notamment la règle d’or, avant la fin de 2012 restreint dogmatiquement le champ des choix démocratiques », ajoute l’eurodéputé.
« L’occasion a de nouveau été manquée de transformer le FESF en embryon de Trésor européen, émettant des euro-obligations que la BCE serait autorisée à racheter », achève Liêm Hoang-Ngoc.
« Le sommet de la dernière chance fut finalement celui du renoncement politique : la droite européenne a cette nuit lancé un appel à l’aide internationale pour secourir les Etats de l’eurozone à la merci du bon vouloir des agences de notation. Il ouvre la boite de pandore : comment progresser vers le juste échange, comment l’Union européenne peut-elle peser sur la scène internationale pour obtenir une réévaluation du Yuan, comment parvenir à une authentique réciprocité en matière de respect des normes sociales et environnementales dorénavant ? », souligne Pervenche Berès.
Au nom de l’ensemble de la délégation socialiste, Catherine Trautmann revient en conclusion sur la question démocratique : « Le Parlement européen a été privé de débat avant le Conseil européen, tout comme l’ensemble des parlements nationaux. L’avenir des européens mérite un véritable débat public : les décisions doivent être prises avec le Parlement européen ».