Le Parlement européen a été contraint aujourd’hui de renvoyer en commission parlementaire trois textes essentiels pour le climat du paquet Fit for 55 : la réforme du marché carbone, la création d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et la création d’un fonds social pour le climat.

« Pour déclarer symboliquement l’état d’urgence climatique, tout le monde ou presque est au rendez-vous. Mais quand il s’agit de tirer les conséquences de cette situation et d’agir, la droite préfère ne rien faire : ainsi, en connivence avec l’extrême-droite, elle a vidé de sa substance la réforme du marché carbone en donnant aux industries les plus émettrices de CO2 des droits à polluer gratuits jusqu’en 2034. Je trouve inacceptable que des élus, souvent de droite et conservateurs, épousent totalement les arguments des lobbies pour retarder et affaiblir toutes les actions entreprises pour l’intérêt général. Nous avons donc préféré refuser cette version du texte – une coquille vide ! – afin que la commission parlementaire y retravaille » explique Éric Andrieu, eurodéputé socialiste membre de la commission en charge de l’environnement.

« Cet échec est aussi un revers pour Pascal Canfin, qui a préféré négocier davantage avec le PPE qu’avec les Socialistes et les Verts ; l’ambition climatique en paye le prix » ajoute l’eurodéputé.

« Nous avions appelé solennellement la droite et les libéraux à ne pas agir pour revoir à la baisse les ambitions de ces textes. Nous espérons que leur nouvel examen produira ses fruits au sein des groupes progressistes et proeuropéens. » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.