Le Parlement européen se prononcera, ce mercredi à Strasbourg, sur 8 des 13 textes du paquet législatif censé matérialiser la loi climat votée en 2021. Cet ensemble de textes législatifs, aussi appelé Fit for 55, a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. Restera, après ces votes, à entamer les négociations finales avec le Conseil.

« Notre ligne est claire : nous devons mener une lutte sans merci contre le dérèglement climatique. Aussi nous nous battons pour une réduction drastique et rapide des émissions de gaz à effet de serre. Dans le contexte de guerre en Ukraine, nous maintenons également la pression pour renforcer notre indépendance énergétique. Enfin, et c’est essentiel, nous souhaitons que ce paquet climatique soit juste socialement, ambitieux et équilibré » explique Éric Andrieu, eurodéputé socialiste en charge de la commission de l’environnement. « Il ne faut pas céder à la pression des lobbies et garantir la protection des plus vulnérables au changement climatique. C’est de l’avenir de nos enfants dont il est question » rajoute l’Eurodéputé PS.

C’est notamment pour ces raisons que la délégation défend :

– une réforme du système d’échange de quotas d’émission de gaz à effets de serre de l’UE qui inclue les secteurs du maritime et de l’aviation. Nous demandons aussi une suppression progressive des quotas gratuits d’ici 2030 ou la mise en place d’un système de bonus-malus.

– la création d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières afin, d’une part, d’empêcher les délocalisations visant à fuir notre législation en matière d’émissions de carbone et, d’autre part, d’impulser un cercle vertueux en faveur de la réduction des émissions de carbone partout sur la planète. Nous voulons également une extension du champ d’application de ce mécanisme incluant désormais l’aluminium, l’hydrogène, les polymères et les produits chimiques organiques.

– des objectifs plus ambitieux en matière d’émission de CO2 pour les voitures et les camionnettes : dès 2035 nous souhaitons que les nouveaux véhicules particuliers et les véhicules utilitaires légers neufs soient sans émission. Par conséquent, nous nous opposerons à la poursuite de production de véhicules hybrides jusqu’en 2040, la mise en place d’un mécanisme de crédit pour les carburants alternatifs ou encore à une réduction des émissions à 90%. Ces propositions défendues par les conservateurs en reprenant celles des lobbies sont dangereuses pour le climat. À contrario, nous soutenons une réduction de 100% de CO2 d’ici 2035. Un véhicule neuf mis en circulation en Europe après cette date n’émettra donc plus du tout de CO2.

– une meilleure utilisation des terres afin de préserver et de stocker le carbone ; le secteur lié à l’utilisation des terres et de la foresterie devra parvenir à des absorptions de 310 millions de tonnes d’ici à 2030 et 50 millions de tonnes pour les exploitations agricoles.

– la création d’un nouveau Fonds social pour le climat afin de soutenir les ménages les plus vulnérables et les plus touchés par la précarité énergétique et en matière de mobilité. Il est essentiel d’être ambitieux sur ce point avec un financement à la hauteur du défi. Nous tenons également à ce que l’accès à ce fonds soit conditionné au respect de l’État de droit. Enfin, nous demandons l’exclusion du bénéfice de ce fonds des projets en lien avec les combustibles fossiles ou du nucléaire.

« Il ne faut pas se mentir : l’ensemble de ces textes législatifs sont déterminants pour l’avenir de notre planète. La lutte contre le changement climatique n’est pas une option mais une obligation. Qui plus est, cette obligation est doublée d’un impératif de grande urgence. On comprend dès lors mal que des élus, souvent conservateurs, épousent totalement les arguments des lobbies pour retarder et affaiblir toutes les actions entreprises pour l’intérêt général. L’autre enjeu bien sûr, c’est d’aider les citoyens les plus vulnérables à faire face aux coûts entrainés par l’adaptation de notre mode de vie à la lutte contre le dérèglement climatique » tempête Éric Andrieu.

« Nous appelons solennellement la droite et les libéraux à ne pas agir pour revoir à la baisse les ambitions de ce texte : l’avenir de la vie humaine sur terre est en jeu ! » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.