Isabelle Thomas (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Président Tusk, Monsieur le Président Juncker, mes chers collègues, les Britanniques se sont prononcés et ils ont décidé de quitter l’Union. Si nous regrettons cette décision, elle s’impose à tous et il faut la respecter. Nous devons en tirer les conséquences et aborder ce départ avec la raison et l’intérêt général comme boussoles.
Nous avons, bien sûr, une responsabilité historique, celle de redonner un sens, de bâtir un nouvel horizon européen qui ne se réduise pas au marché. Les mois qui viendront seront consacrés à cette refondation, je l’espère. Mais nous avons aussi des responsabilités immédiates, dont celle qui concerne les conséquences budgétaires du départ du Royaume Uni.
La Commission doit évaluer rapidement les incidences budgétaires du départ de nos amis britanniques, avec la question de son chèque et celle des rabais, et ce sans attendre l’activation de l’article 50. Nous devons préparer les scénarios budgétaires qui serviront lors des négociations. Le Parlement doit en être informé en temps réel et être pleinement associé à ces travaux tout au long de la procédure.
Mais, indépendamment de ces négociations de sortie du Royaume Uni, ces coups de semonce démontrent nos insuffisances et, en premier lieu, celle de notre budget, « budget croupion », sans ambition, pas vraiment sérieux et pas vraiment sincère.
Pas vraiment sérieux car nous ne pouvons pas continuer plus longtemps avec un budget qui repose presque exclusivement sur les contributions des États membres, qui nous conduisent à la pénurie budgétaire. Nous devons ouvrir le chantier de la mise en place des ressources propres.
Pas vraiment sincère: le chômage des jeunes, la crise des migrations et des réfugiés, la COP 21, les crises agricoles, la sécurité intérieure, la croissance, l’emploi et la cohésion territoriale et sociale, toutes ces priorités sont connues et partagées par tous et, pourtant, les moyens ne sont pas au rendez-vous.
L’Union européenne a besoin d’un budget à la hauteur de ses ambitions. Si nous ne faisons pas cela, ce sera la désagrégation pièce par pièce.