Jean-Paul Denanot (S&D). – Madame la Présidente, bien que l’annualité budgétaire s’impose à nous, l’existence d’un cadre financier pluriannuel, dont la durée peut être mise en débat, d’ailleurs, est nécessaire pour marquer l’ambition et les objectifs de l’Union européenne à moyen terme. C’est un instrument de planification, mais qui doit garder suffisamment de souplesse pour répondre aux mutations, aux chocs ou aux crises, comme récemment celle des migrants. Ce doit être un document partagé entre la Commission, le Conseil et le Parlement et qui rappelle chacun à ses engagements.

On le sait, les capacités budgétaires de l’Union européenne sont ridicules au regard des enjeux présents et à venir. Le verre est tantôt à moitié plein, tantôt à moitié vide, mais toujours insuffisamment rempli. Ce rapport largement consensuel a le mérite de rappeler l’importance d’un vrai budget pour l’Union européenne avec l’introduction de ressources propres, qui permettrait de revenir aux fondamentaux du financement de l’Union européenne, d’ailleurs, et qui éviterait que le budget soit pris en otage par les États et le Conseil.

Pour ma part, je souhaite insister sur le financement d’actions prioritaires telles que la recherche fondamentale et l’interconnexion numérique, ferroviaire et électrique, et sur la préservation, bien sûr, des politiques structurelles comme les fonds de cohésion et la politique agricole commune, ainsi que de toutes les politiques qui parlent au peuple européen, à savoir les politiques de mobilité de la jeunesse, de la formation professionnelle ou encore les investissements pour l’emploi. Pour tout cela, c’est de l’argent public dont l’Europe a besoin et pas de montages financiers qui échappent au contrôle démocratique du Parlement.