Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, le fichage des Roms en Suède, la chasse aux Roms en Hongrie, la construction d’un mur anti-Roms en Slovaquie ou encore l’évacuation de campements en France, autant d’événements qui nous interrogent sur la place qui est réservée aux Roms en Europe.

Les révélations récentes sur l’existence d’un fichier illégal contenant les noms de plus de 4 000 Roms suédois a particulièrement choqué l’opinion publique. De même, j’ai vu l’embrasement suscité en France par l’intégration des Roms à la faveur de précampagnes municipales exploitées à des fins politiciennes, avec des arguments qui mélangent, en outre, la question de la fin des mesures transitoires pour la Roumanie et la Bulgarie avec celle de l’adhésion de ces deux pays à Schengen.

Il faut sortir, je crois, de ces discours simplistes et simplificateurs, refroidir le débat et avancer, je crois aussi, dans trois directions:

D’abord sur le plan européen, c’est à la Commission qu’il incombe d’assurer le plein respect des règles européennes en matière de non-discrimination, de liberté de circulation et de droit de résidence. Mais, au-delà des déclarations, la Commission doit également exercer un contrôle efficace, plus appuyé et sans doute plus contraignant de la mise en place des stratégies nationales d’intégration des Roms et de l’utilisation des fonds européens.

Dans les pays d’origine, ensuite, chacun doit lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard de ces populations et adopter des politiques d’intégration proactives, de manière à ne pas contraindre les populations à l’exil. Des fonds européens sont d’ailleurs à disposition pour lutter contre la pauvreté, en général, et donc, en faveur des Roms, en particulier. Il y a là une hypocrisie à laquelle il faut mettre fin.

Dans les pays d’accueil, enfin, les autorités locales sont le plus souvent en première ligne dans la gestion quotidienne de nouveaux arrivants sur leur territoire. Elles doivent être davantage soutenues pour activer les outils financiers européens aux côtés d’acteurs associatifs favorisant ainsi l’accès au droit en contrepartie du respect des conditions de scolarisation des enfants, de non-recours à la mendicité, d’apprentissage de la langue et de formation.

Je crois qu’avec ces trois axes, nous avons matière à sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons actuellement.

(Applaudissements)

Sylvie Guillaume (S&D), question « carton bleu ». – Je vous remercie, Monsieur Preda, d’avoir fait l’effort de parler en français, à cette occasion. Ce n’est pas vraiment une question, c’est juste pour vous signaler que, s’agissant du socialiste Jean-Marc Ayrault, comme vous l’avez qualifié, je crois que ses dernières déclarations indiquaient plutôt qu’il fallait aussi que l’intégration des Roms se fasse en France. Donc, vous avez dû mal lire, Monsieur.