Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, le rapport de notre collègue Skrzydlewska s’inscrit dans le droit fil d’un combat qui a été engagé par le Parlement européen il y a bien longtemps, avant le Conseil EPSCO, lorsque nous nous sommes mobilisés pour que cette garantie pour la jeunesse existe. Elle existe, elle est en cours de négociation. La contribution de ce rapport est de permettre d’aller peut-être plus loin encore et de dire combien cette garantie pour la jeunesse doit s’appuyer sur une stratégie d’ensemble.

Il ne sert à rien de dire que l’on veut lutter contre le chômage des jeunes et de penser en vase clos. Cette question est directement liée à la façon dont on traite la question sociale au niveau européen. Compte-t-on, oui ou non, se doter d’indicateurs pour suivre l’évolution de ce chômage des jeunes? Prend-on au sérieux cette question, pour ne pas simplement faire des manchettes dans de beaux discours, mais se dote-t-on des outils d’analyse et d’intervention dans ce domaine? Fait-on de la garantie pour la jeunesse un outil au service de la réalité de ce qu’est le chômage des jeunes aujourd’hui? Par exemple, dans un pays comme l’Espagne, les jeunes sont une catégorie qui ne s’arrête malheureusement pas à 25 ans, mais qui va jusqu’à 30 ans avant de pouvoir accéder à un premier emploi.

De manière plus globale, dans la stratégie de sortie de crise que nous mettons en œuvre, est-ce que cela signifie que nous partageons l’analyse suivante, selon laquelle la mobilité des jeunes ne peut pas être une réponse à la crise? Qu’outre la libre circulation des personnes, existe aussi le droit de vivre et travailler au pays? Qu’il faut enfin mettre en œuvre l’Union bancaire pour que le retour de l’investissement soit aussi possible dans les pays de la périphérie et que l’on cesse de penser à la croissance comme étant un alpha et un oméga du futur, sans conditionner la croissance à la création d’emplois?