Monsieur le Président, Monsieur le Président du Conseil européen, vous avez accepté de présider un groupe dit des sages. Il était composé de ministres des finances qui étaient sous la menace d’une dégradation de la note de leur dette souveraine. Pouvaient-ils constituer un groupe de sages? La cacophonie qui règne dans le débat aujourd’hui entre M. Jean-Claude Trichet, le président Barroso et la chancelière Merkel, de même que l’agitation des marchés, nous dit que ce groupe n’a pas été un groupe de sages.

Vous avez été invité à gérer la crise de l’euro. Nous avons besoin de gérer l’euro au service des citoyens européens et non pas des spéculateurs. Pour cela, vous avez accepté une révision de convenance du traité, alors même que notre Conférence des présidents avait dit combien cette révision n’était pas nécessaire – propos confirmés par le Président de l’eurogroupe.

Vous prenez le risque, Messieurs les Présidents, de nous mener à nouveaux  sur le chemin du « trop peu, trop tard ». En effet, il viendra un jour où vous aurez besoin de la sagesse de ce Parlement, d’une Convention pour réviser le traité, afin que nous puissions avoir une harmonisation fiscale, un trésor européen, des emprunts pour gérer les dettes de façon mutuelle et remettre l’emploi au cœur de nos politiques économiques.

Si vous ne voulez pas d’une telle révision du traité, prenez le taureau par les cornes et mettez en place une coopération renforcée pour la zone euro, afin de gérer les problèmes et les responsabilités des pays membres de cette zone, plutôt que de la laisser flotter au gré des marchés.