Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Commissaire, l’Europe et, en particulier, la zone euro doivent faire face à une situation parfaitement exceptionnelle par son ampleur, sa durée, son caractère isolé à l’échelle mondiale, où la reprise se fait toujours attendre. Les indicateurs de base d’une santé économique sont tous au rouge, quelle que soit la stratégie appliquée par les États membres, cher collègue, Monsieur Hökmark. Nous constatons une inflation qui frôle la nullité, une croissance aussi molle que fragile et un chômage toujours aussi important, d’abord chez les plus fragiles.

La réalité, c’est que nous ne pouvons écarter d’un revers de main les observations et les recommandations de tous les experts mais aussi du FMI. Par rapport à cela, l’Europe doit mettre en œuvre cette stratégie des 300 milliards que nous voulons. Mais nous ne pouvons pas le faire simplement comme un réagencement des Fonds structurels ni comme une proposition qui reposerait uniquement sur l’investissement privé ou qui serait totalement diluée dans le temps.

C’est la raison pour laquelle, Monsieur Katainen, nous comptons sur la prochaine Commission pour avoir une vraie mobilisation, une déclinaison sur le terrain afin que ces 300 milliards permettent une réorientation de l’Europe sur la voie de la transition écologique et numérique. Pour cela, il faudra aussi accepter de sortir d’une logique du juste retour et accepter une approche asymétrique qui permette de tenir compte de la réalité de la situation des États membres et de la situation économique à la fois de la zone euro et de l’Union européenne.