Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, en mars 2009, il y a donc maintenant plus de dix ans, nous avons voté en commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures les termes d’une directive destinée à lutter contre les discriminations basées sur la religion, le handicap, l’âge ou encore l’orientation sexuelle, et ce dans tous les domaines de la vie. Pourtant, depuis ce vote, rien n’a réellement bougé.

Il y a dix ans, j’imagine que nos prédécesseurs pensaient qu’un texte progressiste comme celui-ci, destiné à trouver des solutions, ferait consensus au Conseil et serait adopté rapidement. Naïveté! Les représentants des États membres n’ont pas été capables de se mettre d’accord et se sont, une nouvelle fois, pour beaucoup d’entre eux, camouflés derrière des arguments de coût financier.

Alors, sérieusement, est-ce que les conditions se sont radicalement améliorées sur le terrain des discriminations? Est-ce que les attaques contre certains groupes minoritaires ont cessé brutalement et leurs conditions de vie se sont améliorées? Est-ce que les personnes en situation de handicap peuvent affirmer que l’éducation, le travail, le logement, le transport leur sont ouverts de façon équivalente aux personnes valides? Sérieusement, bien sûr que non! Et c’est ce genre de comportement de blocage qui mine la réputation de l’Union européenne et de ses représentants, et qui donne l’impression qu’on ne s’intéresse pas aux problèmes concrets et sérieux que rencontrent les démocraties.

Parce que l’Union européenne est le meilleur niveau d’action et dispose d’un cadre pour lutter contre les discriminations et protéger ceux qui en sont victimes, nous devons sortir de l’enlisement. C’est pourquoi, Madame – je vous ai bien entendue –, je saisis cette occasion qui se présente avec l’arrivée d’une nouvelle Commission, mais aussi d’une Présidence finlandaise, pour vous interpeller.