Madame la Présidente, chers collègues, les sourires de vainqueurs, hier, de M. Erdogan et de M. Poutine sont les miroirs de toutes nos lâchetés et la Syrie est devenue le nom de tous nos renoncements.
Nous avons d’abord abandonné les révolutionnaires syriens, au nom de la lutte contre le terrorisme djihadiste, et ensuite nous abandonnons nos meilleurs alliés dans cette lutte contre Daech, c’est-à-dire les forces kurdes.
Alors, aujourd’hui, nous allons tous blâmer Donald Trump, et nous aurons raison. Mais nous, nous, qu’allons-nous faire? Des sanctions? Oui! 1 000 fois oui! Mais quand? Quand? Il fait déjà nuit en Syrie et nous sommes encore à parler.
Alors, nous devons tirer les leçons de notre impuissance. Disons-le: l’OTAN ne fait plus sens. Non pas parce que nous n’avons plus d’adversaires, mais parce que nous n’avons plus d’allié fiable. Alors, faisons de notre mandat celui de l’émergence d’une défense européenne crédible. Du passage de l’Union à l’âge adulte.
Victor Hugo écrivait: «Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent; ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.». Nos amis meurent et nous, nous ne vivons pas encore.