C’est avec consternation que les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique ont pris connaissance du passage en force d’Ursula von der Leyen afin de verser les 35,4 milliards d’euros du plan de relance et de résilience à la Pologne.

« Nous l’avons dit et redit : pas de déblocage des fonds tant que les menaces sur l’État de droit persistent » fustige Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique. « Cette décision d’Ursula von der Leyen pose question : d’abord du point de vue de la méthode, alors que le collège des commissaires était profondément divisé, et que ceux concernés s’opposaient à une telle décision ; la présidente de la Commission européenne aurait-elle décidé d’agir seule ? » s’interroge l’eurodéputée.

« Il faut le rappeler : en Pologne, des juges sont empêchés de remplir leurs missions, harcelés et sanctionnés. Les arrêts de la CJUE et de la CEDH ne sont pas respectés. Rien n’est venu corriger cette situation de la part du Gouvernement polonais » insiste Sylvie Guillaume.

« L’objectif d’Ursula von der Leyen était peut-être d’encourager l’accueil des Ukrainiens sur le sol polonais. Mais, sur ce point, il faut lutter contre une légende tenace : ce sont les ONG, les collectivités locales et les citoyens qui s’organisent et agissent au quotidien en direction des réfugiés, pas le Gouvernement polonais ! » insiste l’eurodéputée.

« Nous n’avons pas soutenu la motion de censure car le moment nous semble totalement inapproprié, alors même que la guerre fait rage sur le continent européen. Mais la résolution que nous adopterons aujourd’hui le dit sans ambages : l’État de droit n’est pas négociable, le mécanisme de conditionnalité afin de protéger le budget de l’UE de toute transgression en Pologne doit être activé » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.