Le Parlement européen tient aujourd’hui un débat sur la situation au Bélarus avec Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, et adoptera une résolution ce jeudi.

Le 23 mai dernier, le régime biélorusse a détourné un avion de ligne rempli de passagers civils et reliant Athènes à Vilnius, deux capitales de l’Union européenne, pour kidnapper un journaliste, Roman Protasevich et sa compagne, Sofia Sapega. Leurs crimes ? Avoir fondé et animé avec courage, un media d’opposition à la dictature d’Alexandre Lukashenko. Pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique membre de la commission en charge des affaires étrangères, « Il s’agit d’un acte gravissime de piraterie qui menace la sécurité de chaque citoyen européen. C’est une preuve de plus de l’hostilité sans borne du régime Biélorusse envers sa propre population et envers nos principes de liberté ; une attaque frontale contre l’Union européenne et une manifestation de l’indifférence suprême de ce tyran aux remontrances européennes »

« Les chefs d’État ou de gouvernement ont rapidement réagi à cet acte de piraterie : nouveau paquet de sanctions ciblées, interdiction de l’espace aérien européen, fin du survol de la Biélorussie. Ces premières mesures sont importantes, mais insuffisantes. Nous l’affirmons dans cette résolution : d’autres sanctions économiques et sectorielles plus dures encore doivent suivre si Minsk ne cède pas » ajoute l’eurodéputé. « Minsk ne ferait rien sans le soutien et l’aval de Moscou. Ce duo de tyrans n’est fort que de nos faiblesses et se rit de nos hésitations. »

« Laisser faire reviendrait à conforter les dictateurs dans leur sentiment d’impunité, à donner raison à leur certitude trop souvent confirmée : l’Union européenne est faible et ne fera rien. Aussi, sommes-nous désormais au pied du mur : l’Union doit absolument se faire respecter par ses voisins autoritaires en imposant un coût majeur, à la hauteur de la menace. La première étape consiste à assécher les ressources du régime, à frapper les entreprises d’État et les secteurs stratégiques, comme nous le demande l’opposition démocratique et afin d’obtenir la libération de Roman Protasevich, de Sofia Sapega et de l’ensemble des opposants » concluent les membres de la délégation.