Le Parlement européen a débattu mardi avec le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, de la situation des femmes en Afghanistan. Une résolution sera adoptée aujourd’hui.

« Lors de leur prise de pouvoir par la force, les talibans ont clamé haut et fort « qu’ils avaient changé » et ont formulé des engagements en forme de contreparties. Et pourtant. Sept mois après, la répression des droits des femmes et des filles est bien à l’œuvre : liberté de mouvement, accès à l’éducation, participation à la vie publique ne sont plus garantis », résume Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique, en charge des droits des femmes pour la délégation.

« Rétablissant des pratiques d’un autre siècle, les talibans imposent désormais aux femmes la présence d’un tuteur masculin pour se déplacer ou se rendre à un rendez-vous médical » explique l’eurodéputée.

« Mais au cœur de cette humiliation réside l’interdiction pour les jeunes filles de poursuivre l’école au-delà de la sixième année d’études, contrairement à l’engagement exprimé par les talibans en septembre, l’éducation étant la clé de voute de l’émancipation » insiste Sylvie Guillaume. « Sans compter que les mariages d’enfants connaissent une recrudescence notamment en raison de l’insécurité alimentaire qui contraint les familles. Cette situation est intolérable après 20 ans de progrès durement acquis ».

« Si les talibans n’ont pas changé, à nous de leur exprimer notre désaccord et de les contraindre en utilisant notre force économique afin de protéger les droits des femmes » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.