Alors que les ministres de l’intérieur européens échangeront le 13 novembre sur la lutte contre le terrorisme, le Parlement européen a organisé un débat sur ce sujet le 11 novembre lors de la session plénière.

« C’est une rengaine qui revient après chaque attentat, avec une tendance claire de la part de certains chefs d’État et de Gouvernement de faire de l’Union européenne et notamment de la libre circulation un bouc émissaire tout désigné » explique Sylvie Guillaume, Présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique, membre de la commission en charge des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.

Les contrôles aux frontières intérieures sont déjà rétablis dans plusieurs pays européens depuis 2015, notamment en France. Et pourtant depuis lors, des attentats ont eu lieu.

« La réponse ne se trouve pas dans la fermeture de l’espace Schengen. Tout d’abord, parce que prétendre que des frontières pourraient être absolument étanches est une illusion. Ensuite, parce que les terroristes se jouent de la fermeture des frontières. Beaucoup d’entre eux n’en avaient d’ailleurs franchi aucune avant leur acte. Ces fermetures n’auraient qu’un impact relatif sur le terrorisme alors même qu’elles pénaliseraient l’ensemble des citoyens » souligne l’eurodéputée.

« Se replier sur soi n’est pas une solution. Bien au contraire, c’est le niveau européen qui semble le plus adapté pour apporter des réponses, par exemple en resserrant les liens entre Europol et les agences nationales ; tous les États membres doivent alimenter les bases de données, notamment SIS (Système d’Information Schengen). L’accès aux bases de données d’Europol ainsi qu’aux fichiers des documents de voyage perdus ou volés doit être amélioré. Eurojust et Europol doivent être pleinement utilisés » insiste Sylvie Guillaume.

« La lutte contre le terrorisme oblige les responsables politiques à réfléchir à long terme, au-delà des clivages partisans, loin des calculs et manipulations politiques. Pour ce combat sans merci, il est nécessaire de prendre un peu de hauteur et de ne pas négliger un aspect central qu’est l’éducation » concluent les membres de la délégation.