Strasbourg, le 12 juillet 2007

Rapports Rosati & Mitchell / Zone euro / BCE

C’est une bonne semaine pour l’Euro. L’Union économique et monétaire a retrouvée une certaine croissance, ce qui explique le ton plutôt optimiste et positif des rapports votés en séance plénière à Strasbourg sur la Banque centrale européenne et la zone euro. Mais c’est aussi la première fois que le Président français estime nécessaire de venir justifier ses politiques vis-à-vis de ses 26 pairs européens.

« C’est la semaine où un Président de la République nouvellement élu a senti que ce qu’il allait proposer à son pays, il devait le justifier auprès de ses pairs au sein de l’Eurogroupe« , indique Pervenche Berès, Présidente de la commission économique et monétaire au Parlement européen. « Il me semble qu’il y a quelques années, cela ne serait pas arrivé dans ce pays où l’on aurait considéré que la stratégie budgétaire relevait de la souveraineté nationale. »

Hormis cet événement qui a surpris tout-un-chacun, l’eurodéputée socialiste française se félicite enfin d’un premier dialogue macro-économique de la zone euro qui a eu lieu dans l’enceinte parlementaire hier après-midi en la présence de Jean-Claude Juncker et Jean-Claude Trichet.

Certainement, l’économie de la zone euro est en meilleure forme cette année, mais beaucoup doit encore être fait pour que cette croissance retrouvée devienne un peu plus qu’un simple pic temporaire. « Il y a aussi beaucoup à faire pour que cette bonne performance statistique se traduise par une amélioration concrète du niveau de vie de l’ensemble des citoyens de la zone Euro« , explique Benoît Hamon, shadow rapporteur sur le rapport Mitchell portant sur la Banque centrale européenne.

Pour lui, « une augmentation du pouvoir d’achat des salariés, un regain de confiance des ménages, permettraient à la fois de stabiliser vers le haut le taux de croissance et d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. C’est donc la question de l’augmentation des salaires qui doit être posée, en lieu et place de la sempiternelle modération salariale. »

Pour les eurodéputés socialistes français,  il est important d’inclure le Parlement européen et les partenaires sociaux européens à participer au dialogue macro-économique. Selon eux, il convient de procéder avec prudence à tout nouveau relèvement des taux d’intérêt afin de ne pas mettre en péril la croissance économique. Pervenche Berès et Benoît Hamon rappellent, dans ce contexte, que le Traité confère la responsabilité des orientations de la politique de change au Conseil. Ils invitent le Conseil et la Banque centrale européenne à exercer pleinement leurs compétences respectives, à  intensifier la coordination de leurs actions en matière de politique de change et à les considérer comme des questions d’intérêt commun.