Strasbourg, le 15 mars 2007
Rapport Schapira / Collectivité locales
Le Parlement européen a adopté aujourd’hui à l’unanimité le rapport de Pierre Schapira sur « les collectivités locales dans la coopération au développement ». C’est un pas significatif qui marque enfin la reconnaissance politique des autorités locales, expertes dans tous les domaines du développement local. « Alors que l’ONU a déjà reconnu leur rôle central dans le développement, l’aide européenne se fait sans consultation des autorités locales », a souligné le rapporteur.
Pierre Schapira a insisté sur la légitimité politique des autorités locales et leur expertise dans la gestion de services publics tels que l’eau, la santé, l’éducation, etc. Mais surtout, sur leur connaissance des problèmes de développement local spécifique à chaque région et à chaque communauté. « Pour moi l’enjeu principal de ce débat est que notre politique de coopération prenne en compte la dimension territoriale du développement« , a-t-il déclaré. « Comme l’a dit Kofi Annan lors du Sommet du Millénaire, si les Objectifs du Millénaire sont mondiaux, c’est au niveau local que nous pouvons apporter des solutions« . L’implication active des gouvernements locaux dans la politique de développement européenne permettrait que l’aide soit mieux répartie sur l’ensemble du territoire et mieux ciblée par rapport aux besoins spécifiques de chaque territoire.
Face à ce constat le rapport adopté par le Parlement européen fixe deux grands défis pour l’avenir de la coopération européenne, établis en consultation avec les plus grandes organisations de collectivités locales internationales et européennes. Premier défi: les autorités locales doivent devenir un partenaire politique à part entière de l’Union européenne, aux côtés des gouvernements centraux et des organisations de la société civile. Deuxième défi: ce rapport présente à la Commission européenne plusieurs propositions financières, notamment une attribution directe d’une partie de l’aide européenne aux autorités locales afin de mieux la répartir sur l’ensemble du territoire, mais aussi de ne pas tout concentrer dans les mêmes mains, et donc d’assurer une meilleure gestion des fonds européens.
« Le nouvel instrument de développement reconnaît la nécessité d’impliquer les gouvernements locaux dans le dialogue politique. Ce rapport nous aidera à traduire cet engagement sur le terrain et à donner aux gouvernements locaux les moyens de leurs nouvelles responsabilités« , a conclu Pierre Schapira.