Bruxelles, le 20 novembre 2007

PAC / Bilan de santé

La Commission européenne, à travers son bilan de santé, prépare une adaptation de la politique agricole commune (PAC de 2003). Elle assure toutefois qu’il s’agit de procéder à un simple « toilettage » de la plus ancienne politique européenne. La commissaire Mariann Fischer Boel est venue présenter ses propositions en commission parlementaire de l’agriculture le 20 novembre. Si les socialistes français ne sont pas hostiles à certains changements, ils estiment que les propositions restent insuffisantes.

Ils accueillent favorablement le plafonnement des aides agricoles directes, la  modulation d’une partie des crédits de la PAC, comme la fin des références historiques, qui à terme mènera à une régionalisation/mutualisation du soutien direct.

Par contre, ils estiment que la Commission européenne mène un processus de dérégulation trop radical des marchés agricoles (un abandon progressif des quotas laitiers, réduction de l’intervention dans les céréales, entre autres).

« La Commission européenne propose de régler toutes les conséquences de la dérégulation à travers sa politique de développement rural« , craint Bernadette Bourzai, la vice-présidente de la commission de l’agriculture au Parlement européen. « Cette proposition est inacceptable. Le transfert d’une partie des finances agricoles du premier pilier vers le deuxième pilier n’est pas la solution appropriée pour régler correctement les crises sanitaires et de marché. »

« Par ailleurs, cette solution fait supporter une partie des financements des crises par les Etats membres« , précise-t-elle encore. « Cela pourrait conduire à une renationalisation de la PAC et moins de politiques de qualité. »

En dépit d’un contexte de prix élevés, nous ne sommes pas à l’abri de crises futures vue la très grande instabilité qui caractérise les marchés agricoles. L’Europe doit conserver des outils de régulation.

« Nous sommes passés d’une agriculture européenne de surproduction à une situation où la demande est plus forte que l’offre. Il importe de trouver les instruments de régulation adaptés« , ajoute Stéphane Le Foll, membre de la même commission parlementaire. « On se dirige vers un système où le marché réglera tout. Ce danger est réel… »

En outre, Stéphane Le Foll regrette que sur les nouveaux défis (pollution, changement climatique, gestion de l’eau, biodiversité, énergie, etc.), la Commission soit restée vague. Il propose d’engager une réorientation de l’agriculture vers de nouveaux modèles de production.