Murielle Laurent, Membre de la Commission du Développement
La décision du Président Trump de suspendre l’aide publique américaine au développement marque un point de bascule idéologique et humain. En effet, alors même que les États Unis sont depuis des décennies l’un des plus importants contributeurs en la matière, apportant leur aide aux plus vulnérables à travers le monde, ils ne vont plus assurer ce rôle. Cette décision américaine aura de multiples conséquences, en particulier : sur les personnes bénéficiaires de cette aide bien sûr, mais aussi sur le « soft power » américain ainsi que sur la place à prendre en la matière.
L’Union européenne doit être à la hauteur du moment tout d’abord par solidarité envers les populations des pays en développement, mais aussi pour des raisons stratégiques : c’est le moment d’étendre l’influence de l’UE à travers le monde et de se poser comme un acteur incontournable.
N’en déplaise à l’extrême droite française qui ne s’est pas privée dans ce contexte d’attaquer l’Agence Française pour le développement (AFD) en reprenant les mêmes arguments simplistes martelés aux États-Unis.
Murielle Laurent déclare : “Si nous nous plaçons du point de vue de l’extrême droite dont le plus grand rêve est de voir un continent européen sans migrant. Il apparait évident que l’aide publique au développement, comme son nom l’indique, participe au développement des pays les plus pauvres dont sont, pour une partie, originaires les migrants qui arrivent en Europe. S’ils étaient un peu cohérents et moins populistes, les représentants de l’extrême droite seraient en faveur d’une politique de développement beaucoup plus poussée. Or, tout ce qui les intéresse c’est de faire de la démagogie, de faire croire que l’argent est gaspillé et qu’il serait reversé aux Français s’ils étaient au pouvoir.”
La réalité démontre qu’ils ont tort, à travers l’exemple du cas américain. Mais cela se fait au prix de milliers de vies sacrifiées.