Bruxelles, le 9 décembre 2008
Directive Retours /
Alors que le Conseil européen des Transports, Télécommunication et Energie s’apprête à adopter en catimini ce mardi 9 décembre la directive « Retours », votée le 18 juin dernier au Parlement européen, les socialistes français rappellent leur ferme opposition à un texte qu’ils jugent contraire aux droits de l’Homme.
Le Groupe socialiste avait déposé lors du vote dix amendements portant sur la protection des mineurs, sur la priorité au retour volontaire, sur l’interdiction de réadmission, sur la durée de rétention, sur les personnes gravement malades et sur l’aide juridictionnelle afin de rétablir un volet humain dans ce texte qui au final confirme l’Europe forteresse comme une réalité. Aucun de ces dix amendements n’a pu être adopté, les voix de la droite et des libéraux ayant manqué. Les socialistes déplorent que la droite ait ainsi bradé les nouveaux pouvoirs de co-législateur du Parlement européen dans le domaine des migrations en renonçant à la possibilité de procéder à une deuxième lecture pour parvenir à un accord au rabais avec les Etats membres.
C’est parce qu’ils avaient considéré que cette directive aurait pour effet une détérioration de la durée de rétention dans l’Union européenne, en rendant possible l’enfermement jusqu’à 18 mois de personnes qui n’ont commis aucun crime, mais qui cherchent à quitter la misère et la guerre dans leur pays pour un avenir meilleur, que les socialistes français avaient voté contre ce texte le 18 juin dernier.
« Plus que jamais aujourd’hui, l’Europe se prépare à montrer un visage bien sombre, loin de l’esprit de solidarité qui a animé, il y a aujourd’hui 60 ans, les auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’Homme« , a déclaré Martine Roure, eurodéputée française en charge de cette question pour les socialistes.