Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, nous avions trois défis, trois enjeux majeurs à traiter par le biais du rapport sur les grands fonds. Premièrement, protéger les fonds vulnérables, deuxièmement, garantir que toutes les espèces des grands fonds puissent se régénérer durablement, troisièmement, préserver les emplois du secteur de la pêche.

Grâce à l’adoption du compromis conclu en commission de la pêche, ces trois objectifs peuvent tous être atteints. Pour ma part, je ne trahirai pas la parole donnée. Grâce à l’interdiction partielle du chalut et à la sanctuarisation d’une empreinte écologique dans 90 % des eaux internationales de l’Atlantique Nord-Est, grâce à une fixation de quotas étendue à toutes les espèces, donc plus exigeante que la PCP, grâce à une cartographie des fonds vulnérables d’ici deux ans, nous nous sommes donnés les moyens d’atteindre les objectifs environnementaux que nous nous sommes fixés. Mais il est tout aussi important de dire que, grâce aux compromis, nous réalisons notre troisième défi, celui de maintenir une activité elle aussi vulnérable dans les 10 % de zones maintenues pour la pêche des grands fonds. Ce sont au minimum 758 navires, Madame la Commissaire – selon la propre étude d’impact de la Commission –, et donc des milliers de marins pêcheurs qui pourraient maintenir leur activité.

En ces temps de chômage, la perte de ces emplois entraînerait certaines de nos régions en Écosse, en Irlande, en France, en Espagne et au Portugal vers le précipice.