Bruxelles, le 17 décembre 2005

 

Perspectives financières /

 

Tony Blair a terminé sa présidence sous le signe de l’échec. Il est arrivé péniblement à un accord sur le budget global pour la période 2007-2013 de 862,4 milliards d’euros, soit 1,045% du produit intérieur brut (PIB) de l’Union.

 

“Jacques Chirac et la droite se sont empressés de féliciter cet accord à minima. Un accord limité qui suit l’échec de juin”, analyse Bernard Poignant, Président de la Délégation socialiste française au Parlement européen.

 

Trop préoccupé à diviser pour mieux régner sur le siège du rabais britannique, le Premier ministre a distribué les maigres compensations aux nouveaux et aux anciens Etats membres dans le but de leur faire accepter l’inacceptable. C’est une mauvaise approche intergouvernementale au profit d’un projet déstructuré, qui met les territoires en compétition et est contraire à l’idée de la solidarité européenne« , a expliqué Catherine Guy-Quint, coordinatrice socialiste de la commission des budgets au Parlement européen. « Les quelques concessions octroyées aux intérêts particuliers des Etats membres ne constituent en rien une réponse satisfaisante aux défis que devra affronter l’Union élargie. »

 

Plus l’Europe s’élargit, plus il faudra donner aux Etats membres les moyens de se doter d’une politique de cohésion sérieuse. Or l’accord de Tony Blair montre bien que l’Europe est sur la pente inverse: plus il y aura de pays dans l’Union, moins il y aura de l’argent pour celle-ci. Cet accord à minima ne fait que démontrer une fois de plus que le budget ne peut être soumis au marchandage des uns et des autres, chaque Etat membre basant ses calculs sur le juste retour de ses investissements. Cela promet pour l’après 2013…”, conclut Bernard Poignant.