Strasbourg, le 13 décembre 2005

Levée d’immunité parlementaire /

La Délégation socialiste française se félicite du vote à la majorité absolue intervenu aujourd’hui en séance plénière à Strasbourg pour la levée de l’immunité parlementaire du député FN Bruno Gollnisch le 13 décembre 2005.

Celui-ci avait déclaré lors d’une conférence de presse donnée à Lyon le 11 octobre 2004 : »Je pense que sur le drame concentrationnaire, la discussion doit rester libre. […] Le nombre effectif de morts, les historiens peuvent en discuter […] Moi, je ne nie pas les chambres à gaz homicides mais la discussion doit rester libre. […] L’existence des chambres à gaz, c’est aux historiens d’en discuter. »

La députée socialiste française Adeline Hazan, membre suppléante de la commission juridique au Parlement européen, est intervenue en séance plénière pour rappeler que « les propos révisionnistes sont inacceptables car ils remettent en cause les valeurs qui nous unissent et les fondements sur lesquels nous bâtissons la formidable œuvre européenne« . Aussi considère-t-elle juste de lever l’immunité de M. Gollnisch, et ce pour plusieurs raisons:

  • la première, et non des moindres, c’est que M. Gollnisch n’a pas prononcé les propos incriminés en tant que député européen ; or, l’immunité dont bénéficie tout député européen vise à protéger la liberté d’expression dans l’exercice de ses fonctions ; l’immunité sous  laquelle cherche à se protéger  M. Gollnisch ne saurait couvrir l’intolérable, ou alors elle serait complicité. L’immunité n’est pas  l’irresponsabilité, toute comme la liberté  d’expression ne  saurait justifier l’innommable ;
  • la deuxième, c’est qu’en l’espèce les valeurs de l’Union européenne que nous, députés européens, sommes censés défendre, ont ici été bafouées : loin des valeurs humanistes, M. Gollnisch, « élève » de Jean-Marie Le Pen, a tenté d’égaler son maître dans la provocation, par les propos qu’il a tenus lors de cette conférence, nous devons donc condamner ces actes fermement ;
  • enfin, troisième raison, dans cette affaire on ne peut aucunement relever de « fumus persecutionnis » (poursuites à raison d’opinion politique) ; faute de pouvoir assumer ses propos, M. Gollnisch se dit victime de poursuites politiciennes qui permettraient de l’écarter de la scène politique; c’est un peu court, au regard des paroles choquantes formulées avec la pleine conscience des coups qui seraient portés à notre démocratie.