Nora Mebarek, Vice-Présidente de la Commission du Développement Régionale, co-Présidente de la Délégation française du Groupe S&D
137 millions d’Européens vivent dans des zones rurales. Une grande part de notre réussite collective dans les transitions verte, numérique et démographique dépend de ces territoires, qui sont menacés, car là où les services publics disparaissent, là où le décrochage s’enracine, le sentiment de relégation prospère – et avec lui, les votes pour les extrêmes.
C’est pourquoi la politique de cohésion, fondée sur le partenariat local, doit rester un pilier fort du budget européen : c’est tout le sens du rapport stratégique sur l’avenir des zones rurales que nous allons examiner pendant cette plénière du Parlement européen à Strasbourg.
Il faut le marteler : préserver le droit à rester, à vivre et travailler au pays, c’est protéger l’unité de notre Europe, à l’heure où l’exode rural, le vieillissement démographique, la fracture numérique ou encore la disparition des services publics fragilisent l’unité du territoire européen.
Ce texte s’inscrit dans la « vision à long terme pour les zones rurales de l’UE » présentée par la Commission en 2024, et vise à faire des zones rurales un axe central de la politique de cohésion post-2027.
Pour la délégation française du groupe S&D, ce rapport constitue une avancée majeure : il consacre le droit à une vie digne dans les zones rurales, appelle à une meilleure articulation entre politique agricole commune et politique de cohésion, et plaide pour une stratégie rurale intégrée accompagnée d’un « test rural » pour mesurer l’impact territorial des politiques européennes.
Le texte soutient notamment :
- l’accès universel à des services publics de qualité : santé, éducation, transports, logement, numérique, eau et énergie ;
- le renforcement de la démocratie locale et des capacités des collectivités rurales ;
- le renouvellement des générations dans le secteur agricole, l’émancipation des femmes et des jeunes, la lutte contre la pauvreté rurale ;
- le développement d’un tissu économique ancré localement : circuits courts, énergies renouvelables, entrepreneuriat, innovation sociale et tourisme durable.
Nous appelons donc à un vote favorable en plénière afin de conforter ce cap stratégique pour les territoires ruraux et leur population.