A l’heure de se prononcer sur les 10 textes concernant l’asile et la migration qui seront votés aujourd’hui au Parlement européen, les eurodéputés de la délégation se sont posés trois questions :

Est-ce que ces textes répondent à l’indignité dans le traitement des migrants ?

Est-ce que ces textes répondent aux désordres aux frontières européennes et dans l’Union ?

Est-ce que ces textes démontrent que les États membres font enfin preuve d’une responsabilité collective en matière d’asile et de migration ?

La réponse est non.

Par ailleurs, ces textes ne s’intéressent pas à la migration légale : c’est aborder la question migratoire à moitié, alors qu’elle devrait être traitée de manière globale.

Pour Sylvie Guillaume, eurodéputée socialiste en charge de ces sujets pour la délégation, « Ces textes devaient régler les problèmes rencontrés au sein l’Union européenne en matière d’asile et de migration. Mais l’approche inflexible du Conseil, qui a choisi de ne traiter ces questions que sous un angle sécuritaire, n’a pas permis d’aboutir à des textes satisfaisants. Leur impact sur le terrain ne sera rien d’autre que négatif. Au lieu de mettre en place des procédures communes efficaces et respectueuses des droits de l’Homme, les disparités vont perdurer et avec elles, les mouvements secondaires, et un accueil dégradé. L’inefficace règlement de Dublin sera toujours à l’œuvre dans ses principes, à commencer par celui du pays de première entrée. Le mécanisme de solidarité, que nous appelions de nos vœux est, quant à lui, vidé de sa substance et le recours à la détention, y compris des enfants, généralisé ».

Notons tout de même que sur les 10 textes qui seront adoptés aujourd’hui nous avons fait le choix de voter en faveur des rapports Bjork (Règlement sur la Réinstallation), Nemec (Règlement Qualification) et In’t Veld (Directive Accueil) qui constituent des progrès, certes insuffisants, mais des progrès tout de même.

Nous allons voter contre les rapports Tobé (Règlement sur la gestion de l’asile et de la migration), Lopez Aguilar (Règlement Crise), Sippel (Règlement sur le filtrage et les modifications liées dans le système ECRIS), Keller (Règlement Procédure d’asile et procédure à la frontière), et Buxadé Villalba (Règlement Eurodac).

« Sans relâche nous continuerons de plaider pour une politique migratoire et d’asile réellement commune, où la solidarité et la responsabilité ne sont pas de vains mots » conclut Sylvie Guillaume.