Le mercredi 16 juin, sur invitation des Cercles de silence d’Alsace, 5 eurodéputées – dont Catherine Trautmann et Sylvie Guillaume – ont usé de leur droit de visite des centres de rétention administrative à Geispolsheim, dans les environs de Strasbourg (Bas-Rhin).

Les centres de rétention administrative posent deux problèmes majeurs : d’une part, ils privent de liberté des personnes auxquelles aucun fait n’est pourtant reproché; d’autre part, le droit et la dignité humaine ne sont pas toujours respectés.

Cette visite s’est déroulée alors que le Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, Eric Besson prépare une réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Les propositions qui ont filtré de cette réforme sont inquiétantes sur le plan des valeurs de notre République :

– création d’une zone d’attente élargie qui transformerait la France entière en une zone d’attente, privative de liberté ;

– allongement de la durée de rétention, pour la faire passer à 45 jours ;

– saisie possible du juge des libertés dans les 5 jours et non plus dans les 48h comme c’est le cas actuellement ;

– recours rendus quasiment impossibles contrairement à ce que prône la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales;

– enfin, droit au travail davantage bafoué pour les demandeurs: ces derniers subissent déjà une discrimination de fait ; en effet, les employeurs qui souhaitent recruter un réfugié doivent s’acquitter d’une taxe (900 euros aujourd’hui, 1200 euros dans le projet Besson). L’objectif de cette réforme est clair : tout faire pour exclure toujours plus le demandeur d’asile et restreindre ses droits.

Cette visite a été l’occasion pour les eurodéputées socialistes françaises de condamner cette réforme telle qu’elle se profile.