Les pêcheurs européens déplorent trop souvent que les contrôles de pêche soient moins stricts chez leurs voisins alors que la règlementation européenne est identique pour tous. Ils estiment que les règles sont différemment interprétées et inégalement appliquées selon les pays, la faute en incombant à des disparités dans les procédures ou les sanctions. Résultat : s’estimant moins bien lotis que leurs voisins et victime d’injustice, certains pêcheurs sont dès lors, enclins à ne pas respecter la réglementation.
Membre de la commission de la Pêche au Parlement européen, Isabelle Thomas a travaillé pendant plusieurs mois sur un rapport qui préconise l’harmonisation des contrôles de pêche en Europe. Elle a multiplié les déplacements et les auditions des professionnels comme des contrôleurs, à Kiel (Allemagne), Gênes (Italie), Ostende (Belgique), Vigo (Espagne) ou encore Boulogne-sur-Mer, Etel et Lorient (France).
Ce travail de fond a permis de dégager les principales recommandations du rapport :
- l’élargissement du rôle de l’Agence européenne de contrôle des pêches,
- l’homogénéisation des procédures et des sanctions,
- la meilleure coordination des corps de contrôle et partage accru des données,
- la création d’une formation européenne des contrôleurs, et renforcement des formations à destination des pêcheurs,
- la simplification de la législation communautaire pour être plus accessible aux professionnels et éviter les différences d’interprétations selon les Etats,
- renforcement des contrôles de la pêche de plaisance.
Ces recommandations ont été largement adoptées par le Parlement européen, qui a, mardi 25 octobre, voté ce rapport par 581 voix en faveur, 59 contre et 48 abstentions, ce dont se félicitent les députés français socialistes et radicaux.
Il s’agit à ce stade d’un rapport d’initiative n’ayant pas force de loi, mais qui a vocation à inciter la Commission européenne à tenir compte de ces préconisations dans la proposition de révision du rapport « Contrôle des pêches » qu’elle fera avant la fin de cette année.