En France, une femme sur quatre est encore victime de violence conjugale. Pour tenter de remédier à ce problème sociétal européen, les députés européens ont réagi en session plénière aujourd’hui en adoptant à une écrasante majorité un rapport qui prône la tolérance zéro pour toutes les formes de violence contre les femmes. Ils ont par ailleurs rappelé que le problème peut toucher toutes les femmes quels que soient leur niveau d’éducation, de revenu ou de leur position sociale.

Plusieurs recommandations ont été formulées. Les eurodéputés ont notamment demandé à ce que soit lancée une approche européenne de lutte contre la mutilation génitale féminine et la mise en place des programmes d’actions spécifiques pour l’aide aux victimes afin de garantir l’accès des victimes à la justice en toute sécurité.

« J’ai vu trop de femmes perdre tous leurs droits, contraintes de se soumettre à la loi dictée par les hommes de leur propre famille tout simplement parce qu’elles n’avaient pas d’alternative« , a réagi Martine Roure, coordinatrice socialiste de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires sociales.

Et à Bernadette Vergnaud, membre de la commission des droits de la femme, de poursuivre: « Il est inadmissible qu’un quart des femmes françaises soit victime de violence conjugale. Il serait plus que temps de prendre les mesures qui s’imposent et de s’inspirer de la législation espagnole… »

Les eurodéputées socialistes françaises se sont par ailleurs félicitées de la demande formelle faite aux Etats membres de reconnaître la violence dans le mariage comme un délit, et le viol du conjoint comme un crime pénal.

« Ce rapport nous permet de rappeler que la violence contre les femmes constitue toujours une violation claire des droits de la personne humaine. Il n’existe aucune circonstance atténuante« , a conclu la députée socialiste française Marie-Line Reynaud, également membre de la commission des droits de la femme.

Le rapport voté en assemblée plénière combat également l’idée selon laquelle la prostitution serait assimilable à un travail. Le Parlement européen a aussi dénoncé avec vigueur le trafic de femmes. Le rapport souligne ainsi que la marginalisation et la pauvreté sont des causes fondamentales du trafic.

Strasbourg, le 2 février 2006