Le Parlement européen a adopté à l’unanimité un rapport d’initiative soulignant le potentiel exceptionnel des zones de montagne ainsi que les importants défis qu’elles doivent relever (notamment pour la production agricole) en raison de leurs handicaps naturels permanents.

Selon le Parlement européen, l’agriculture en zone de montagne constitue un enjeu tout à fait central, à la fois pour le développement économique local (maintien de populations, de productions agricoles de qualité…) et pour la protection de l’environnement (lutte contre le changement climatique, biodiversité, gestion de l’eau et fourniture d’espaces de détente et de tourisme ouverts et sécurisés…).

Les eurodéputés insistent aussi sur le fait que les désavantages spécifiques liés à l’altitude, à la topographie, au climat auxquels sont confrontés les agriculteurs de montagne, justifient le versement d’une indemnité compensatoire de handicap naturel.

Les agriculteurs de montagne doivent donc continuer à percevoir une aide directe au revenu visant à les indemniser des surcoûts de production qu’ils rencontrent et aussi du rôle croissant de gestionnaire de l’espace qu’ils occupent.

Pour Bernadette Bourzai, vice-présidente de la commission agriculture et développement rural, et contre-rapporteur sur ce texte pour le Groupe socialiste, les questions majeures sont les suivantes :

– éviter le découplage total des aides agricoles notamment dans le secteur de l’élevage car il risque de conduire de façon systématique à des pertes d’emplois;

– aider le secteur laitier qui joue un rôle central dans les zones défavorisées;

– renforcer le soutien à l’installation des jeunes agriculteurs;

– évaluer l’impact sur les territoires défavorisés d’une séparation entre la politique de cohésion et la politique du développement rural qui a été intégrée à la PAC pour la période 2007-2013;

– encourager une solidarité entre l’aval et l’amont concernant la gestion des ressources naturelles et notamment de l’eau;

Par ailleurs, Bernadette Bourzai soutient la mise en place d’une véritable stratégie européenne intégrée en faveur de la montagne qui devrait se fonder sur un principe d’intégration des spécificités des massifs montagneux dans l’élaboration des différentes politiques européennes : « Les démarches sectorielles doivent être encadrées dans une stratégie d’ensemble, comme c’est le cas pour les régions maritimes ou les zones urbaines. »

Bruxelles, le 23 septembre 2008