Strasbourg, le 22 mai 2008

Résolution / Crise alimentaire mondiale /

La hausse considérable des prix des matières premières agricoles estimée à 83% a provoqué une crise alimentaire mondiale qui se traduit actuellement par des émeutes de la faim dans les pays en voie de développement et par un pouvoir d’achat réduit des consommateurs européens les plus modestes.

Le Parlement européen a adopté une résolution sur cette crise à laquelle les députés socialistes français ont apporté leur contribution. Bernadette Bourzai et Stéphane Le Foll pour la commission parlementaire de l’agriculture et du développement rural, Pierre Schapira et Marie-Arlette Carlotti pour le développement, et Kader Arif pour le commerce international, ont mis en avant les différents facteurs ayant conduits à cette crise:

– la montée de la demande de produits alimentaires de première nécessité par des économies émergentes telles que la Chine et l’Inde créent de fortes tensions sur les marchés;

– les facteurs conjoncturels et structurels liés au changement climatique;

– la spéculation sur les prix des produits alimentaires de base, notamment par les fonds alternatifs de matières premières qui profitent d’une façon inacceptable des tensions et de la forte volatilité des marchés agricoles;

– le développement des cultures à des fins énergétiques et des agro-carburants aux dépens des cultures alimentaires essentielles;

– les lacunes de la politique européenne de coopération et de développement qui a d’ailleurs régressé cette année passant de 0,41% à 0,36% du PIB européen;

– le soutien dans les pays en développement aux cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières et de l’autosuffisance alimentaire;

– les règles actuelles du commerce mondial qui génèrent des conditions particulièrement inéquitables pour les petits et moyens agriculteurs en particulier dans les pays en développement;

– etc.

Au-delà de l’action d’urgence à mener pour répondre à la crise alimentaire mondiale, les socialistes français estiment qu’il est indispensable de mener une action de long terme pour répondre aux causes profondes de cette crise.

Pour atteindre le premier Objectif du Millénaire qui est la réduction de la pauvreté et de la faim, la Commission et les Etats membres devraient dès lors dédier une part plus importante des fonds du développement au soutien aux petits producteurs du Sud.

Dans le cadre du bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC), les socialistes français proposent de redéfinir les moyens d’intervention sur les marchés mondiaux (infrastructures, stocks d’intervention, gestion des risques, prospectives et modélisation économique de l’évolution des prix…), et de repenser globalement nos modèles de productions pour qu’ils soient productifs et durables.

Il faudrait, en outre, analyser les écarts existants en Europe entre les prix payés aux producteurs et les prix pratiqués par les principales chaînes de commerce de détail, qui abusent de leur position dominante sur le marché.