La presse a essentiellement retenu du Conseil européen la désignation des nouveaux visages de l’Union européenne, le duo Donald Tusk-Federica Mogherini – qui succèderait à Herman Van Rompuy – Catherine Ashton.
Pourtant, la bonne nouvelle de ce Conseil européen, c’est l’accord des chefs d’Etat et de Gouvernement sur l’organisation d’un sommet dédié à la situation économique de la zone euro, même s’il eut été préférable de l’organiser en parallèle de celui dédié à l’emploi des jeunes. A l’heure où la déflation menace, cette ouverture, voulue par le président de la République française, François Hollande, doit être pleinement exploitée.
Après le discours à Jackson Hole de Monsieur Mario Draghi en faveur, notamment, d’un soutien de la demande agrégée en Europe, Monsieur Barroso doit reconnaître ses erreurs et cesser de freiner la réorientation de l’Europe vers plus de croissance et d’investissement. Monsieur Juncker doit entendre le message des banquiers centraux et refléter cette priorité dans l’organisation et la composition du futur collège des Commissaires. Il doit faire entendre sa voix de président de la Commission européenne, garante de l’intérêt général européen.
La situation exceptionnelle que l’Europe affronte – chômage trop fort, croissance trop faible, et inflation trop faible – doit être analysée de manière approfondie sans avoir peur de toucher à des tabous comme le calendrier de réduction des déficits, la prise en compte de l’impact d’absence de croissance ou d’inflation, le manque de demande ou d’investissement ici ou là.
Enfin, Monsieur Juncker s’est engagé, pour obtenir la confiance du Parlement européen, à mettre en œuvre un plan d’investissement de 300 milliards d’euros sur trois ans. Nous attendons des clarifications sur son contenu, son calendrier et surtout son financement !