Les rencontres interparlementaires sur le « Futur de l’Europe » ces 8 et 9 mai à Bruxelles, une initiative conjointe du Parlement autrichien et du Parlement européen, sont l’occasion unique de relancer la réflexion sur les options réalistes pour sortir de la situation créée par le double non français et néerlandais. Les eurodéputées socialistes françaises Martine Roure, Pervenche Berès et Catherine Guy-Quint y ont été conviées au nom de leur Groupe politique.

« Dire que le projet européen est en panne est vrai« , indique Martine Roure, participante aux rencontres et coordinatrice PSE de la commission des libertés civiles au Parlement européen. « Cependant, l’Europe continue de fonctionner, mais il nous manque un grand dessein. Il nous manque une adhésion des citoyens, un projet qui fasse rêver et dont tout un chacun se sente porteur. Nos concitoyens veulent une Europe de l’emploi, ils veulent une Europe démocratique, une Europe de l’extension des droits civiques, des politiques sociales. Ils veulent être reconnus dans leur histoire et dans leurs cultures européennes. C’est ainsi qu’ils se reconnaîtront citoyens européens. Je veux une Europe où 470 millions d’Européens se sentent concernés par ce projet auquel ils ont participé, et qu’il soit un vrai nouveau contrat social. »

Pour la présidente de la commission économique et monétaire au Parlement européen Pervenche Berès, qui préside aujourd’hui le groupe de travail sur la mondialisation et le modèle économique et social européen, « le débat servira surtout de première base à une refonte des politiques communautaires, actuellement contenues dans la partie III de la Constitution, au service des citoyens de l’Union et d’abord de l’emploi« .

En outre, pour Catherine Guy-Quint, coordinatrice PSE à la commission des budgets du Parlement européen « nous devons également, ensemble, élaborer un véritable système de ressources propres pour l’Union européenne, seule porte de sortie aux égoïsmes nationaux. En effet, plus la part des ressources propres diminue, plus l’Union européenne dépend des transferts des Etats membres, et plus ceux-ci se concentrent sur ce qu’ils perçoivent en retour. Or, pour mener des politiques d’avenir (croissance et emploi, recherche, réseaux transeuropéens, objectifs de Lisbonne…), il faut bien entendu raisonner sur la base de l’intérêt général européen. Il faut aujourd’hui réussir à doter l’Union des moyens dont elle a besoin pour accomplir ses nombreuses missions… » Bruxelles, le 8 mai 2006