La Délégation socialiste française au Parlement européen a rejeté aujourd’hui les perspectives financières pour l’Europe.

Le résultat est un cadre financier 2007-2013 qui, par sa faiblesse, empêche de développer les politiques novatrices d’envergure (la relance de la stratégie de Lisbonne et Göteborg, par exemple) telles que promises.

Les politiques nouvelles accusent une baisse de 30%, parmi lesquelles la compétitivité et la croissance (-35%), les fonds structurels et fonds de cohésion (-10%), la conservation et la gestion de ressources naturelles (-21%), la liberté, sécurité et justice (-33%) et les actions extérieures (-27%).

Rappelons qu’en juin 2005 le Parlement européen avait voté un budget pour 7 ans de 974 milliards d’euros (1,18% du PIB). Un peu moins d’un an plus tard au terme d’un trilogue, les négociations aboutissent sur un accord portant sur 864 milliards d’euros (1,049% du PIB), soit 110 milliards de moins.

« Le Parlement change de pied, alors que les données sont les mêmes. Tenir des discours grandiloquents sur l’avenir de l’Europe sans se donner les moyens correspondants est une attitude volontairement cynique ou franchement mensongère, en tout cas irrespectueuse du citoyen européen« , s’indigne le socialiste français Yannick Vaugrenard, membre de la commission parlementaire des budgets. « Le budget de l’Europe mérite mieux qu’une simple appréciation comptable. C’est un outil économique et politique qui doit savoir s’adapter. »

Par ailleurs, Catherine Guy-Quint, coordinatrice PSE de la commission des budgets, rappelle que « pour les principaux acteurs de cette négociation, le marchandage ne portait que sur des détails. Des Etats dont le budget annuel dépasse les 700 milliards d’euros se sont battus pour quelques millions« . La conséquence est que « l’accord enterre l’idée d’un financement ambitieux de biens publics européens comme les projets d’infrastructures transnationales et de recherche, c’est-à-dire les politiques qui gagneraient vraiment en efficacité si elles étaient prises en charge au niveau supranational« .

« Avec de telles perspectives financières, les régions vont être mises à la diète budgétaire ! Or le développement économique, social et territorial de l’Union, tout comme la réalisation de la stratégie de Lisbonne, passe par les régions et leur compétitivité« , déplore enfin Brigitte Douay, membre de la même commission parlementaire.

Strasbourg, le 17 mai 2006